Aujourd'hui, le 7 janvier 2010, j'ai eu le droit à ma séance de VSV (vol sans visibilité). C'est un passage obligé désormais dans l'apprentissage des bases pour devenir Pilote Privé.
Le but est de simuler le vol dans un nuage. En effet, en VFR (Visual Flight Rules, ou règles de vol à vue), il nous est interdit de voler dans les nuages, néanmoins il peut arriver de pénétrer quelques secondes dedans de façon non intentionnelle, et pour ce cas là, la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) a décidé de nous former un minimum et de nous apporter un nouvel outil à notre couteau-suisse pour que nous ayons de quoi nous sortir de cette situation plus qu'embarrassante et dangereuse.
C'est donc pendant ce vol avec Pierre (mon instructeur) que je vais apprendre à faire demi tour ou à naviguer et me diriger en vol sans avoir de visuel sur l'extérieur de l'avion, uniquement grâce aux instruments disponibles à bord, et ce de la manière la plus sûre possible. Bien sûr nous n'entrons pas dans les nuages car c'est prohibé, mais pour simuler la situation, Pierre me fait porter des lunettes qui ne me permettent de voir clairement que le tableau de bord. De cette manière je ne vois pas du tout ce qu'il se passe à l'extérieur, mais Pierre lui, peut toujours tout contrôler visuellement.
J'ai donc accepté d'ajouter cet agrément sur mon visage le temps d'un vol afin de me familiariser avec les sensations que l'on peut ressentir lors d'une désorientation spatiale. Mot barbare? Pas du tout, explications:
Quand un pilote entre dans un nuage, tout devient plus ou moins gris autour de l'avion, et plus rien ne semble bouger, nos yeux disent donc à notre cerveau que l'on est immobile. Or, nos oreilles, elles, ressentent toujours les accélérations horizontales, et verticales et affirment quand à elles, que l'on est en mouvement. Le cerveau n'arrivant pas à combiner ces deux informations, viennent alors se greffer des illusions sensorielles: on pourra avoir l'impression de tourner à gauche alors que l'on a les ailes horizontales, et avoir donc tendance à mettre du manche à droite pour contrer ce faux ressentiment. Pire, on peut croire que l'on monte alors que l'on est en palier (ni montée, ni descente), et pousser sur le manche, à tort, et ainsi risquer une collision avec le sol! C'est là, tout l'apprentissage des bases de l'IFR (Instrument Flight Rules), à savoir, croire nos instruments et notre avion, et non pas nos sens, chose plus facile à dire qu'à faire!
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